Je suis Marion Arcuri, j’ai 32 ans, je suis sellière-maroquinière et créatrice de la marque LAPPARA. Originaire de Haute-Savoie, je suis partie en Alsace pour le travail en tant que technicienne de laboratoire. En 2018, j’ai décidé de me reconvertir dans la maroquinerie.

J’ai toujours été attirée par l’artisanat.

Quelques années avant de me reconvertir, j’avais fait un bilan de compétences qui m’avait confirmé mon attrait pour le manuel. Initialement, je voulais m’orienter vers le métier de bottier, mais c’est très physique et je n’étais pas sûre de pouvoir gérer. Alors je suis partie dans la maroquinerie. Je voulais me former puis travailler en industrie pour gagner en rapidité d’exécution, apprendre différentes techniques, etc. J’ai suivi une formation dans un atelier en Côte-d’Or (Bourgogne) où j’ai appréhendé les techniques mains (et un peu machines). Après avoir obtenu mon CAP, j’ai travaillé chez Causses Gantier à Millau. Puis à la fin de mon contrat fin février 2022, je me suis lancée.

Je suis restée sur Millau pour développer mon activité car c’est la terre du cuir ! 5 ans se sont écoulés entre mon idée de reconversion et la création de LAPPARA.


Je crée et fabrique des articles de maroquinerie d’excellence en utilisant les techniques selliers. J’utilise uniquement des techniques à la main, notamment la «  couture main au point sellier  », et c’est ce qui fait l’identité principale de la marque. C’est une couture plus solide qu’une couture machine, parce qu’un noeud se forme dans la tranche du cuir à chaque point. Les produits sont plus résistants et durables dans le temps.

Je crée des sacs, des portefeuilles, des ceintures et des pièces uniques sorties tout droit de mon imagination. J’ai des gammes pour femmes, pour hommes, et mixtes. J’ai un univers très coloré et j’utilise différentes matières (plumes, peaux
de poissons, etc.)

Un sac à main avec bandoulière par exemple, il faut compter 30h de travail.

La MDE me permet de continuer à me former tout en lançant mon projet.
 

J’ai été mise en relation avec Clément Grégoire qui m’a expliqué ce qu’était la MDE et comment cette dernière accompagne les porteurs de projet. Ça m’a intéressé donc j’ai voulu rejoindre l’aventure. Actuellement, je suis en couveuse d’entreprise. La MDE me permet de continuer à me former tout en lançant mon projet. On ne peut pas tout maîtriser, je me lance dans l’artisanat mais je n’ai pas d’études comptable, ni administrative, donc ces formations viennent combler des lacunes qui me permettront d’être autonomes.

Avoir l’atelier à la MDE, et partager les locaux avec d’autres entrepreneurs qui sont dans le même domaine que le mien aide beaucoup.

Clément m’a parlé du concours Crée ta boîte. Au début, je n’étais pas sûre de vouloir participer car j’avais peur que mon projet ne soit pas assez aboutit. Puis je me
 suis dit «  qui ne tente rien n’a rien  ». Ça m’a permis de confronter mon projet à un public professionnel et d’avoir des retours constructifs.

Je ne m’attendais pas du tout à être lauréate, mais ça fait du bien ! C’est un peu comme une validation finale. Je suis soutenue par des personnes qui voient la viabilité du projet, ma motivation… D’être lauréate, ça permet de montrer que mon projet n’est pas juste une idée lancée en l’air, d’autres personnes y croient aussi. Cette reconnaissance va me permettre de gagner en visibilité, de me faire connaître au niveau local, mais surtout d’asseoir une certaine légitimité.

Sur le long terme j’aimerais ouvrir un atelier boutique, pour que les gens puissent entrer dans mon univers et découvrir les subtilités du travail main. À travers mes pièces, le toucher, l’odeur… je veux que les gens puissent ressentir le travail du créateur. J’envisage également de faire des petits «  ateliers découverte  » autour de la couture main. J’ai besoin d’avoir ce contact avec les gens, je ne veux pas être enfermée dans mon atelier.

Si j'avais un conseil a donner aux porteurs de projet, c'est de se faire accompagner. Certains se lancent seuls et y arrivent très bien mais on a toujours besoin d’être aidé ou conseillé. Il y aura toujours du bon à prendre dans chaque accompagnement, formation et intervention.