L’exploration du système solaire, la découverte d’une exoplanète, ne sont pas seulement des avancées pour la science. Elles ouvrent aux artistes une nouvelle dimension de leur imaginaire. Voici plusieurs années que Claude Baillon, dont les vitraux distillent si bien la lumière sous les voûtes romanes et gothiques, aborde la voûte céleste.
un cosmos de verre et d’émail
Planète en fournaise ou astre froid, galaxie en spirale ou amas d’étoiles : les créations de Claude Baillon forment un cosmos de verre et d’émail. Un ensemble interstellaire et profondément terrestre, comme le souligne le maître-verrier millavois : « Mes matériaux de travail sont la silice, le métal, l’air et le feu, éléments de la planète Terre. »
Comment naissent ces objets célestes de verre ? Par une « provocation du hasard » en premier lieu.
episode 1
Claude Baillon pose des pigments très liquides, des oxydes métalliques, sur du verre et les étale à la surface de celui-ci par pulsion d’air. Il travaille alors le motif que le hasard a esquissé, avant de le fixer au gré de cuissons successives à haute température. « Il y a une vraie liberté, c’est le hasard qui m’indique le langage de l’œuvre, langage que j’essaie alors de prolonger. » Un langage de couleurs et de lumière qui s’approche du chant des étoiles. L' exposition "Dans le ciel, étoiles, planètes , vitraux" dialoguera aussi avec l’écrin de pierres qui l’accueille, puisque la tour des rois d’Aragon et l’hôtel de Tauriac sont deux édifices du Moyen Âge, période à laquelle l’art du vitrail a atteint un apogée. Et « apogée » n’est-il pas aussi, justement, un terme d’astronomie ?